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Moyenne Vallée Somme

Situé sur la vallée de la Somme à l’amont d’Amiens, le site "Moyenne vallée de la Somme" s’étend de Corbie à Péronne. La vallée a été creusée par le fleuve Somme dans le plateau calcaire et forme des méandres qui marquent fortement ce territoire.

Sur ce site, la vallée est composée de neuf biefs, délimités par des chaussées-barrages équipées de vannes permettant de gérer les niveaux d’eau de chacun d’entre eux.

Le fond de la vallée offre un paysage constitué de larges plans d’eau, d’ilots plus ou moins boisés avec des mosaïques de milieux herbacés (marais/mégaphorbiaie, etc.) et boisés (boisements spontanés (naturels) composés de feuillus : saules, aulnes, bouleaux, ou plantation de peupliers). Le réseau hydrographique est dense et fortement artificialisé (Somme canalisée, fixation des berges, aménagement d’ouvrages (écluses, batardeaux, etc.), chaussée barrage, creusement d’étangs, drainage, etc.) et connaît un envasement généralisé important.

Les sols, à dominante tourbeuse avec un sous-sol de craie (poreux) reposant sur un support argilo-marneux (imperméable), permettent l’expression de végétations caractéristiques des tourbières alcalines, des tourbières de transition jusqu’aux boisements tourbeux anciens.

Sur cette partie de la vallée, les versants peuvent être constitués de pelouses calcaires, appelées localement larris, et de bourgs qui remontent jusqu’au plateau.

Le site est particulièrement remarquable pour la présence de boisements tourbeux anciens.

Usages passés et actuels du site

Du Moyen-Âge jusqu’à début du XXe siècle, les principales activités sur la vallée sont la récolte de l’aulne (pour le chauffage et vannerie), le bousinage (décapage du sol pour des zones de fraye), le faucardage (pour favoriser l’écoulement de l’eau et la pratique de la pêche au filet), la pêche, le pâturage bovin et le tourbage.

Ces activités ont décliné au cours du XXe siècle, laissant notamment la place pour la construction d’habitats légers de loisirs. Parmi les activités encore présentes aujourd’hui, les principales sont la chasse et pêche, qui fournisse un entretien localisé des milieux, ainsi que le faucardage et curage des cours d’eau. L’agriculture subsiste sur les prairies aux abords de la vallée et sur les larris.

De nouvelles pratiques se sont développées : la production de peupliers à partir des années 1960 sur les terrains les plus accessibles, et plus récemment les activités de loisirs et découverte en lien avec le développement des parcours de promenade et de randonnées (véloroute, activités nautiques, belvédères, etc.).

Habitats Natura 2000 concernés par le LIFE

Sur ce site Natura 2000, dix-sept habitats d’intérêt communautaire/européen sont présents recouvrant une surface totale de 420 ha sur les 1.825 ha que couvre le périmètre (soit 20 % du site). Les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens sont présents sur le site couvrant une surface de 227 ha soit 12 % du site :

  • Prairies humides calcaires à Molinie bleue : 10,55 ha soit 0,58 % du site ;
  • Tourbières de transition : 0,02 ha soit moins de 0,01 % du site ;
  • Marais calcaires à Marisque : 0,04 ha soit moins de 0,01 % du site ;
  • Tourbières basses alcalines : 127,58 ha soit 6,99 % du site ;
  • Tourbières boisées : 0,3 ha soit 0,02 % du site ;
  • Aulnaies-frênaies alluviales à hautes herbes : 88,4 ha soit 4,84 % du site.

Espèces phares

Peucedanum palustre

Peucédan des marais

Ribes nigrum

Cassissier noir

Dryopteris cristata

Fougère à crêtes

Enjeux et objectif du LIFE sur le site

Sur ce site, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer :

  • 5,9 ha de prairies humides calcaires à Molinie bleue, en particulier sur le secteur de Morcourt ;
  • 22,8 ha de tourbières basses alcalines, en particulier sur les secteurs de Cappy, Eclusier-Vaux et Morcourt ;
  • 0,6 ha de tourbières boisées et 31 ha d’aulnaies-frênaies alluviales à hautes herbes, en particuliers sur les secteurs de Morcourt, Bray-sur-Somme, Neuville-lès-Bray, Chipilly et Eclusier-Vaux.

Les opérations menées auront pour objectifs de maintenir une quantité et une qualité d’eau suffisante dans le sol, de rouvrir les milieux boisés, d’enlever couche supérieure du sol dégradée, de remettre à jour les horizons tourbeux, de favoriser la formation des tremblants, de réduire les sources de pollutions et de prévoir une gestion par pâturage sur certains secteurs.

Le LIFE s’articule avec les objectifs opérationnels du DOCOB du site, notamment au travers des objectifs de gestion suivants :

  • 7140 - Maintenir les surfaces de l'habitat en limitant l'envahissement par les ligneux et chercher à étendre les surfaces par restauration de milieux abandonnés – Fortement prioritaire
  • 7210* - Maintenir cet habitat dans toutes ses localités et restaurer un bon état de conservation sur les surfaces où cet habitat est présent – Fortement prioritaire
  • 7230 - Maintenir cet habitat dans toutes ses localités et rétablir un bon état de conservation, étendre cet habitat par rétablissement d’activités d’entretien - Fortement prioritaire
  • 6410 - Maintenir cet habitat dans toutes ses localités et rétablir un bon état de conservation, étendre cet habitat par rétablissement d’activités d’entretien – Fortement prioritaire
  • 91EO* - Maintenir les surfaces de cet habitat – Moyennement prioritaire
  • 91DO* - Maintenir les quelques stations où l’habitat est présent quel que soit leur état de conservation – Fortement prioritaire

Actions prévues dans le cadre du LIFE

Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espaces naturels prévoit de réaliser les opérations suivantes :

  • Neutralisation de 940 m linéaire de fossés de drainage ;
  • Pose de 4 seuils de régulation des niveaux d’eau ;
  • Aménagement d’un fossé de 330 m linéaire pour favoriser phyto-épuration de l’eau ;
  • Installation de 250 m² de radeaux flottants avec fascinage pour limiter l’érosion des berges ;
  • Restauration de 15,9 ha de boisement tourbeux : abattage de peupliers et plantation d’aulnes, saules, et frênes ;
  • Abattage avec rognage de souche sur 11,69 ha ;
  • Débroussaillage (fauche et coupe de rejets) de 9,14 ha ;
  • Décapage de sol sur 7,58 ha et reprofilage de 100 m linéaire de berge ;
  • Pose de 1 740 m linéaire de clôtures et d’équipements pour le pâturage.

Un plan de gestion portant sur l’ensemble des terrains gérés par le Conservatoire d’espaces naturels sera élaboré, en lien avec les partenaires locaux, en complément des autres actions du LIFE.

Les travaux de restauration des boisements d’intérêts communautaires seront également accompagnés d’actions de concertations afin de définir, avec les partenaires locaux, des mesures de préservations à long terme des boisements encore en bon état de conservation présent sur le site.

En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, sur le secteur de Morcourt, une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site seront menés.

Source des données

https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2200357

DOCOB FR2200357 – Moyenne vallée de la Somme, 2006, SVA

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